Un chaleureux au revoir, Chronique sur l’accès à la justice | Beverley McLachlin
Voici ma dernière chronique en tant que présidente du Comité d’action sur l’accès à la justice en matière civile et familiale. Lorsque j’ai mis le Comité d’action sur pied en 2008, durant mon mandat en tant que juge en chef, je l’ai fait dans le but d’attirer l’attention sur la crise concernant l’accès à la justice au Canada. J’espérais que quelques personnes qui partageaient les mêmes idées et qui étaient bien placées dans le système judiciaire pourraient se réunir pour inciter à l’action.
Quel privilège ce fut de voir le Comité prendre son envol! Aujourd’hui, le Comité d’action peut compter sur des membres volontaires de plus de 65 organismes de promotion de la justice et de l’équité et sur un réseau de centaines d’autres organismes partout au Canada. Les progrès réalisés par le Comité pour remplir son mandat en coordonnant les efforts nationaux et en appuyant les efforts provinciaux et locaux ont été extraordinaires. Les objectifs de développement en matière de justice, qui constituent notre cadre de discussion et de mesure de l’accès à la justice, sont un modèle de classe mondiale reconnu à l’échelle internationale.
Voici quelques unes de nos réalisations importantes :
Publication du rapport Une feuille de route pour le changement
Rapports annuels sur les objectifs de développement en matière de justice
Deux campagnes de relations publiques
Bulletin mensuel sur l’accès à la justice
Communautés de pratique annuelles
Événements annuels – en personne et en ligne – réunissant des dirigeants du secteur de la justice pour l’accès à la justice
Colloques régionaux et nationaux sur les questions essentielles en matière d’accès à la justice
Pour moi, le travail le plus gratifiant du Comité d’action réside dans les conversations qu’il suscite partout au pays, au sein du système de justice et auprès des personnes qui font l’expérience des réalités judiciaires de la vie. J’ai aimé avoir ces conversations et, surtout, appuyer le travail créatif et dévoué des travailleurs, des penseurs et des dirigeants du système de justice. Je vous encourage tous à prendre part aux conversations du Comité d’action afin de bâtir votre propre réseau, de rencontrer vos collègues qui travaillent pour l’accès à la justice et d’obtenir de nouvelles idées et du soutien pour votre travail.
Je vous encourage particulièrement à le faire car, bien sûr, notre travail en matière d’accès à la justice n’est pas terminé. Nous avons d’importants défis à relever pour veiller à mettre les personnes qui ont des besoins en matière de justice en relation avec les ressources qui peuvent les aider, pour veiller à ce que nos tribunaux soient prêts et capables de s’occuper de l’arriéré attribuable à l’épidémie de COVID 19 et, surtout, pour faire en sorte que notre système de justice puisse surmonter les obstacles qui l’attendent.
Comme ceux qui ont suivi cette chronique le savent, je suis en faveur de solutions qui contribueront directement à notre réponse à ces défis et qui placent les personnes au cœur de la réponse. Je milite depuis longtemps en faveur des centres – des « guichets uniques » permettant de diriger les particuliers vers l’aide dont ils ont besoin le plus directement possible, y compris au palais de justice. Je suis également favorable à l’avancement de la réforme des procédures et à la justice numérique chaque fois qu’elle peut renforcer les services qui soutiennent un meilleur accès aux tribunaux judiciaires et administratifs et à tous les autres moyens offerts pour résoudre les problèmes juridiques de la vie.
Je suis heureuse que le juge en chef ait demandé à la juge Andromache Karakatsanis de la Cour suprême du Canada de prendre la relève à la présidence du Comité d’action. Je suis emballée par son point de vue sur l’accès à la justice et son enthousiasme à travailler en collaboration sur ces questions. Je sais que la coordination de nos efforts à l’échelle nationale est en bonnes mains avec Andromache comme présidente.
Le travail du Comité d’action est essentiel à nos progrès en matière d’accès à la justice au Canada et j’entends appuyer ce travail à titre de championne, comme vous le ferez tous, du moins je l’espère.